Archives de Catégorie: – Asie
Laura présente Anthologie de Haïkus de poétesses japonaises
Anthologie de Haïkus de poétesses japonaises découverte à l’occasion du Printemps des poètes 2010.
Au Japon, pays profondément patriarcal, les femmes ont longtemps été écartées des activités artistiques et littéraires. Toutefois, fort heureusement, on peut relever quelques exceptions notoires : certaines dames de cour ou certaines nonnes.
Ainsi, parmi d’autres :
Sei Shônagon (XIe siècle), cette dame d’honneur qui inventa la poésie du « fragment » en composant ses admirables Notes de chevet ;
Seifu-jo (1732–1814), cette nonne bouddhiste qui écrivit dans la veine de Bashô en l’enrichissant de sa sensibilité personnelle ;
ou encore Kikusha-ni (1753–1826), cette fille de samouraï, devenue veuve à 28 ans, qui était à la fois peintre, musicienne (elle jouait du koto, cette cithare à 13 cordes) et poète.
Il faut garder à l’esprit que, par le passé, les Japonaises n’avaient pas le droit d’accéder à l’écriture chinoise (savante) ; leur était réservée une écriture spécifique, dite « écriture de femmes » (onna-de : « main féminine ») qui – belle revanche – sera à la source d’une littérature raffinée et à l’origine des signes (hiragana) employés aujourd’hui par tous les Japonais.
Parmi les poètes de haïku au Japon, l’histoire littéraire – ou plutôt une certaine historiographie réalisée par des hommes – retient peu de noms de femmes.
Cependant, à l’orée du XXe siècle, trois grandes figures féminines (ce ne sont pas les seules) se distinguent : Shizuno-jo, Hisa-jo et Tei-jo (cette finale des noms en « -jo » indique que ce sont des « demoiselles »).
Ces femmes poètes gravitent autour de la revue Hototogisu (Le Coucou), fondée par Shiki et dirigée par Kyoshi ; leur génie est aussi d’avoir réussi à émerger et à s’imposer.
Takeshita Shizuno-jo (1887-1951) ou Shizuno-jo, cette institutrice osa composer un haïku d’été sur l’épuisement et l’agacement d’une mère face à son enfant en pleurs :
Par cette nuit brève / l’enfant au sein et qui braille / si je le jetais ? *
Cet accent de franchise a choqué la société conventionnelle qui, on s’en doute, ne l’apprécia guère.
Sugita Hisa-jo (1890-1946) ou Hisa-jo dont le caractère passionné lui valut d’être exclue de la revue Le Coucou. Elle finira par s’enfermer dans un quasi-silence. Pourtant, c’est elle qui a écrit ce bel haïku à la note élégante et érotique :
Fraîcheur de la chaise / la lune perce ma robe / je ne bouge plus.
Nakamura Tei-jo (1900- 1988) ou Tei-jo qui parvient à capter cette scène sensible et à l’exact opposé de celle citée au début :
L’enfant fait pitié / au cœur de la nuit si froide / j’approche la couette.
On évitera de considérer ce dernier poème comme un « haïku de cuisine » (daïdokoro haïku), ce genre de haïku centré sur les travaux ménagers, les occupations domestiques ; bien au contraire, on y percevra une inflexion toute féminine.
Dans sa « Lettre du Voyant », Rimbaud avait audacieusement annoncé : « Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme, jusqu’ici abominable – lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi ! La femme trouvera de l’inconnu ! Ses mondes d’idées diffèreront-ils des nôtres ? – Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses ; nous les prendrons, nous les comprendrons. »
Le servage de la femme est-il fini ? Pas si sûr. Chez nous, par exemple, sur le plan du langage, pourquoi faut-il que, selon le dictionnaire, le mot « poétesse » soit considéré comme péjoratif, alors que « les langues sont des femmes », comme l’écrit superbement le fin linguiste Claude Hagège ?
Par bonheur, certains haïkistes de sexe masculin ont su prendre-comprendre l’inconnu des femmes et célébrer en 17 syllabes l’accord homme-femme à travers la chair sensible du monde. Parmi eux, Shiki, auteur de cette merveille poétique (après l’enfer rimbaldien, voici l’esquisse d’un paradis) :
Le paradis c’est / un lotus de couleur rouge / avec une femme.
Roland Halbert, président de Haïkouest.
* Les haïkus sont donnés dans la traduction de R.H.
Pour le défi Poésie sur les cinq continents de Catherine : https://defis5continents.wordpress.com/2010/03/23/laura-de-laura-vanel-coytte/.
Cette chronique de lecture est originellement parue le 13 avril dans Laura Vanel-Coytte, blog sur lequel vous pouvez lire d’autres articles de Laura.
Lee Rony présente Sous un poirier sauvage, de Ko Un
Sous un poirier sauvage, de Ko Un (고 은)
Traduction : Han Dae-kyun & Gilles Cyr
Circé, novembre 2004, 105 pages, ISBN-13 978-2842421809
« Nuit d’extase
Ce qui coulait jour et nuit
maintenant a cessé
mère ne dort pas
le torrent qui dévalait tout l’automne
où dort son bruit ?
quel froid, quel bonheur !
le bruit de l’eau, soudain, vient de mon cœur
allez, ténèbres, allez illuminer ce cœur »
Solitude
« Je suis parti un jour et j’ai trouvé la paix
Je la retrouverai
Dans la solitude du soleil couchant
Un jour d’hiver
Je resterai dans la musique des jours passés »
Difficile de commenter ces poèmes, les lire, et relire, est plus intéressant, nature et nostalgie se conjuguent, le futur est une promesse qui s’appuie sur le passé et le perpétue sans le singer, ainsi Ko Un forge-t-il un pont entre hier et demain et puise-t-il dans son expérience une force sereine mais convaincue. Vous comprendrez ce que je veux dire en vous plongeant dans ce recueil que j’ai lu dans le cadre du défi : Poésie sur les 5 continents !
Né le 01 août 1933 à Gunsan (Corée du Sud), devenu moine bouddhiste en 1952, il est patronné par Cho Ji-hun pour faire paraître un poème dans la revue Poésie moderne. En 1962 il quitte la communauté bouddhiste et se consacre à la poésie avec autant de foi qu’il s’était voué au bouddhisme. Emprisonné plusieurs fois après un début de démocratisation de son pays, en 1988, il milite pour la réunification de la péninsule coréenne et visite la Corée du Nord. Le monde séculier lui est pénible longtemps, il tentera par deux fois de mettre fin à ses jours avant de trouver sa place dans le monde.
Ayant reçu de nombreux prix dans son pays il ne lui manque que le Nobel, avec un peu d’avance je veux bien parier qu’il le recevra !
Dépassant le bouddhisme il étudie la pensée chrétienne et l’hellénisme cherchant des similitudes plus qu’une synthèse.
L’ombre de l’arbre est vivante
néant, plus je lis, plus je sens ta présence
le péril où je suis, personne n’a connu
je tourne une page
tu prolifères dans la page suivante !
l’ombre de l’arbre est vivante
faisons hara-kiri, faisons hara-kiri
l’ombre de l’arbre est vivante
faisons hara-kiri, hara-kiri
Après 1985 il tourne son attention vers l’individu et écrit entre 1986 et 2003 « Dix mille vies » (20 volumes) et entre 1987 et 1994 « Mont Baekdoo » (7 volumes). Son œuvre, à ce jour, compte environ 135 volumes.
Également disponibles :
(Traduction : No Mi-Sug & Alain Genetiot)
Cette chronique de lecture est originellement parue le 10 avril dans Lire au nid, blog sur lequel vous pouvez lire d’autres articles de Lee Rony.
Pascale présente Dharma poèmes, de Park Je-Chun
Dharma poèmes, de Park Je-Chun
Sombres Rets, collection Oriflammes, 80 pages, ISBN 978-2-918265-02-3
Format spécial : 12,5 x 21 cm, 54 poèmes, une vingtaine d’illustrations en noir et blanc de Park Jino
Un livre reçu grâce au partenariat de Blog-o-Book et les éditions Sombres Rets que je remercie pour cette belle découverte poétique.
Quatrième de couverture
La poésie coréenne est mal connue en France. La Corée est pourtant le pays des poètes depuis plusieurs siècles. Aujourd’hui encore, les jeunes Coréens sont des lecteurs qui vénèrent la poésie, et les poètes sont considérés comme des hommes doués d’une sagesse de la vie que nul ne peut leur contester. La tradition, la langue et la culture coréenne étaient déjà porteuses du virus poétique… La société moderne, sa technologie, n’ont pas effacé la tradition poétique, elle l’ont à peine transformée.
Nous présentons, dans ce livre, pour la première fois en français des poèmes du célèbre Park Je-chun, figure centrale du courant actuel de la poésie spiritualiste d’inspiration bouddhiste. Une introduction à ces poèmes présente l’histoire de la poésie coréenne et son rôle dans la société.
Une vingtaine de calligraphies signées Park Jino, artiste et fils du poète, illustrent cet ouvrage.
Mon avis
Je suis une fervente de poésie, j’ai tout particulièrement apprécié de découvrir cette poésie coréenne, comme le précise le résumé ci-dessus, elle est bien mal connue en France. C’est vrai pour moi alors que je connais la poésie chinoise par exemple. Faut-il penser tout simplement que les traductions françaises n’ont pas eu lieu ? La traduction peut s’avérer très délicate d’autant plus délicate pour de la poésie où les mots font appel tant à la sonorité qu’aux images, d’où souvent une déception « poétique » à lire des traductions car on ne retrouve pas toute la profondeur, tout le charme originel du texte…
Je sais combien la poésie est souvent mal comprise, mal abordée, dénigrée pour ne pas dire, ignorée… Ce monde semble réserver aux âmes sensibles, aux esprits ouverts qui accueillent ces mots si joueurs, avec liberté et les laissent s’exprimer sans vouloir les interpréter…
Voilà comment il faut aussi lire ce livre de poésie, sans tenter de comprendre, mais entendre une voix venue d’ailleurs et simplement se laisser porter par la sensibilité de l’auteur.
Le livre par lui-même est très beau, j’aime beaucoup la couverture très colorée, et toutes les illustrations à l’intérieur. Assurément un joli livre qui nous invite à le parcourir avec beaucoup de plaisir.
L’introduction est forte intéressante, elle nous retrace l’histoire de la poésie coréenne : sur les cendres des poèmes passés, j’ai tout à fait apprécier cette ouverture comme levée de rideau, car je dois dire je ne savais pas du tout où je m’aventurais…
Puis nous avons une présentation de l’auteur, là encore, c’est appréciable d’aborder sa connaissance avant ses mots afin de situer un peu son courant poétique par rapport aux différents courants poétiques coréens définis au préalable.
Pour finir, une présentation de l’illustrateur.
Et commence le voyage par un premier texte : Écrits sur le mur.
D’emblée on ressent une certaine interrogation du poète face à ce monde, une certaine douleur et révolte, pour rejoindre le rêve, évocation de la nature, lumière, mer, et tant de belles images poétiques comme : Aujourd’hui j’ai mangé à satiété la clarté de la feuille de mots comme des sons d’oiseaux. Et les paroles de l’eau, ni visibles ni audibles.
C’est très beau, subtil, sensoriel, émouvant, frais et parfois sombre, pourtant une grande clarté se dégage de ce recueil comme un apaisement dans le soupir du vers, l’auteur nous murmure en filigrane une grande sagesse à cueillir sous les mots.
Une belle découverte, une poésie différente, qui peut parfois sembler étrange par les répétitions d’un mot dans un même texte, juste ce tout petit point qui m’a déplu dans la lecture, si peu car cela concerne peu de textes.
Les illustrations sont aussi de grande qualité animant les poésies.
Extrait
J’ai beaucoup aimé ce texte parmi tant d’autres.
Premier vers
Je pense que la poésie ne se forme pas
Sur le bout des doigts
Les centaines d’étoiles que nous expédions
Vers le ciel chaque nuit
Retombent sans fin sur la terre,
Comme des flocons de neige
Durant les nuits enneigées.
Les milliers de lunes gravées dans chaque rivière,
Se cachent souvent au fond de l’eau
Lorsque souffle le vent.
Même le bruissement du vent aux oreilles tendues
Est trop faible pour briser le cœur d’un homme ;
Il retourne vers les champs de roseaux
Après cinq ou six minutes, s’enlace en lui-même
Et se lamente. C’est à voir cela, je pense,
Que la poésie sert.
L’auteur
Park Je-chun est l’un des chefs de file du courant spiritualiste proche du bouddhisme Son (Zen). Il a reçu le Modern Literature Prize et a publié de nombreuses anthologies de ses poèmes tels que Les poèmes du Chuangtze, La méthode mentale, Les poèmes de Laotze, Ton nom et mon poème et Dans le douzième enfer de l’Étoile Bleue.
Profondément influencé par le bouddhisme coréen de tendance Son (Zen) et par la mythographie taoïste, il est un savant connaisseur de la littérature classique coréenne et orientale tout autant que de la littérature occidentale.
Ses poèmes se caractérisent par des images puissantes qui émergent peu à peu d’un tourbillon obscur, comme une soudaine intuition, une révélation Zen, à travers le ressassement de mots et de figures d’une simplicité obstinée.
Une grande part de son inspiration, même si elle est puisée à la source de la culture coréenne, demeure au cœur de sa propre personnalité, de ses questionnements qu’on qualifierait en France « d’existentialistes » s’ils n’avaient pas un goût de nihilisme proprement coréen.
***
Pour faire partager cette lecture, je présente ce livre et cet auteur au défi de la Poésie sur les 5 continents, pour l’Asie…
Cette chronique de lecture est originellement parue le 4 mars dans Mot à mot…, blog sur lequel vous pouvez lire d’autres articles de Pascale.
Jeff présente Les quatrains Rubâ’iyât, d’Omar Khayyâm
Les quatrains Rubâ’iyât, d’Omar Khayyâm
Seghers, 1982, collection Miroir du monde, ISBN 2-232-10410-9
Établi et annoté par Pierre Seghers
L’auteur
Omar Khayyâm, ou Al-Khayyâm, est une des plus grandes figures scientifiques et artistiques du Moyen-Âge musulman. Né aux alentours de 1048 dans une famille d’artisans de Nichapûr ; il aurait étudié sous la direction du cheik Mohammad Mansuri et de l’imam Mowaffak, aux côtés de Nizam Al-Mulk (futur grand vizir de Perse) et de Hassan Sabbah (fondateur de la secte des Hashishins). En 1070 il publie un traité d’algèbre où il systématise la résolution d’équations cubiques tant d’un point de vue géométrique que numérique, ce qui le fait considérer comme le fondateur de la géométrie algébrique. Après d’autres traités sur la géométrie euclidienne, il est nommé directeur de l’observatoire d’Ispahan, réformant à la demande du sultan le calendrier persan, qui devient ainsi plus exact que le calendrier grégorien. Il retourne à une date indéterminée dans son village natal, abandonnant la recherche scientifique. Disciple d’Avicennes, il cultive une forme d’hédonisme, luttant contre l’intolérance des mollahs, se rapprochant parfois de la mystique Soufi. Il meurt en 1131 à plus de 80 ans.
L’œuvre
Ses poèmes, les Rubaiyat, sans doute composés lors de soirées arrosées avec des amis fidèles, se sont perpétués après sa mort dans la tradition orale dans la région de l’actuel Iran, symbole de l’identité perse résistant à l’hégémonie arabe. Ils ne seront découverts en Europe qu’au XIXe siècle dans une traduction anglaise d’Edward Fitzgerald en 1859, base de la version française de J-P Nicolas, encensée par Baudelaire et Théophile Gautier. Suite à des controverses sur la versification ou l’interprétation des quatrains (Nicolas défendait la thèse d’un Khayyâm soufiste), Franz Toussaint publie en 1924 une traduction française, en prose poétique, qui reste une référence. Sur le millier de poèmes qui lui sont attribués dans la tradition populaire, seul 50 lui ont été attribués avec certitude et 200 de plus sont encore sujets à débats.
Dans des quatrains originellement versifiés en AABA, Khayyâm chante, non sans humour, la vie, le vin, les femmes, l’amitié, libellant régulièrement contre l’intolérance religieuse ou la quête du savoir, préférant vivre agréablement en attendant la mort, dans l’insouciance et la certitude de la bonté de Dieu. C’est une poésie qui m’a très fortement marqué : j’ai souvent cru entendre la voix de ce sage mathématicien (ce qui n’est pas pour me déplaire, vu que je le suis moi-même), me parlant à travers les siècles sur des thématiques terriblement contemporaines, ce qui ne peut que souligner l’universalisme de sa pensée, si ce n’est la constance de l’esprit humain.
La lutte contre l’hypocrisie, la bigoterie, le fanatisme ; la vanité de la volonté de tout savoir, de tout contrôler, d’être parfait dans les commandements des textes sacrés, eux-mêmes contradictoires ; la recherche du bonheur et du plaisir sain ; la défense de ses droits d’homme à aimer comme il le souhaite, à vivre doucement comme il le veut, à être libre enfin, contre le monde et les idiots… Toutes ces paroles, ces prières à l’esprit humain, sous forme de quatrains magnifiques, tantôt cyniques, tantôt mystiques, dans une langue simple et imagée, laissant peu de place à l’allégorie, ont résonné en moi d’une manière inattendue. À lire absolument : instant de grâce, intemporel et universel, sous l’égide d’un sage.
Extraits
« Je veux boire tant et tant de vin
Que le parfum monte de terre quand, un jour, j’y serai rentré
Et que les buveurs qui viendront pour me saluer, sur ma tombe,
Par l’effet de ce seul parfum, se couchent sur moi, ivres morts. »
« Du vrai croyant à l’incrédule, je te le dis, il n’est qu’un souffle ;
Du dogmatique à l’incertain, il n’est en vérité qu’un souffle ;
Dans cet espace si précieux, entre deux souffles, vis heureux.
La vie s’en va, la mort s’en vient, notre passage n’est qu’un souffle… »
« Dans ce monde inconstant qui nous sert d’asile, j’ai cherché.
J’ai tout poursuivi, tout traqué. À la fin, pour quelle réponse ?
J’ai trouvé plus pâle la Lune devant l’éclat de ton visage,
Et le cyprès se fit difforme auprès de ta taille élancée. »
« Quand le sage s’éveillera auprès d’une beauté de nacre,
Quand la violette aura prêté ses couleurs pour teindre sa robe,
Lorsque la brise du matin fera s’entrouvrir l’églantier,
Qu’il vide jusqu’au fond sa coupe. Puis qu’il la brise sur la pierre. »
« Garde-toi de boire du vin avec un rustre sans tenue :
Tu n’aurais que désagrément. La nuit, il te faudrait subir
Ses désordres, ses éclats de voix, ses folies, et le lendemain
Ses excuses et ses pardons à nouveau te rompraient la tête. »
« J’ai cru connaître l’être autant que le non-être.
J’ai cru percer à jour le haut comme le bas.
Mais je ne connais rien si je ne puis connaître
L’au-delà de l’ivresse en l’au-delà de moi. »
[Une note de lecture de Jeff].